Les légumes à la loupe P comme Potiron
Une saison... Un légume
- Interaction médicament-récepteur
- Tabagisme
- Cosmétologie
- Dossier
- Société
- Environnement
- Santé
- Portrait
- Technologie alimentaire et nutrition
- Système sympathique
- Consommation
- Bioentreprise
- Page professionnelle
- Ethnopharmacologie
- Technologie
- Effets secondaires
- Sida
- Nutrition
- Innovation
- Entreprise
- En bref...
- Industrie agroalimentair
Présentation
Il ne faut pas confondre les potirons et les citrouilles qui appartiennent à deux espèces différentes. Selon la revue de l’Agence Fruits et Légumes Frais, Walt Disney a alimenté la confusion. Dans Cendrillon, la fée transforme un « potiron » en un magnifique carrosse, alors qu’elle-même, comme dans le texte original du conte de Charles Perrault, parle d’une « citrouille ».
Le mot « potiron », apparu au XVIe siècle, aurait désigné à l’origine un gros champignon. Dans le langage courant, ces différents termes sont souvent confondus, en particulier le mot « courge » s’applique assez généralement aux différentes espèces cultivées du genre Cucurbita, à savoir :
- Cucurbita pepo : la courge, la citrouille (la vraie), la courgette, le pâtisson ;
- Cucurbita maxima : le potiron ;
- Cucurbita moschata : la courge musquée ;
- Cucurbita ficifolia : la courge de Siam ;
- Cucurbita argyrosperma (courge surtout cultivée aux États-Unis).
Origine et culture
Le potiron est originaire du sud de l’Amérique du Sud (Argentine, Uruguay, Bolivie, Chili). Il est largement cultivé dans tous les pays chauds et tempérés. La plante n’a été introduite en Europe qu’après les voyages de Christophe Colomb en Amérique, comme toutes les courges (Cucurbita). C’est à Charles Naudin que l’on doit la distinction entre les différentes espèces, qu’il fit vers 1860, distinguant déjà 20 variétés de potirons. On peut répartir ces dernières en trois sortes :
- Le potiron classique, à savoir un gros fruit côtelé, orange ou rouge (le plus connu est le potiron Rouge vif d’Étampes), à la chair orangée et aqueuse.
- Le potimarron en forme de poire (piriforme), de couleur rouge brique, à la chair jaune et farineuse, au goût de châtaigne. Il était d’ailleurs appelé « courge châtaigne ».
- Le giraumon, à la forme et aux couleurs très particulières.
Le potiron est une plante herbacée annuelle à longue tiges très vigoureuses, rampantes, éventuellement grimpantes, qui s’accrochent par des vrilles à tout support. Les feuilles sont grandes, entières, cordiformes, à nervation palmée, formant cinq lobes arrondis. Les fleurs à sexes séparés (plante monoïque) sont jaunes. Les fruits sont très polymorphes. Ils varient, selon les variétés, par leur forme (sphérique plus ou moins aplatie, allongée, bosselée...), par leur taille (de moins d’un kilogramme à plus de 200 kg), par leur couleur à maturité (blanc, jaune, orange, rouge, vert, bleu-vert...). Un caractère spécifique est la section cylindrique du pédoncule, très gros et spongieux (subéreux). La chair est épaisse et de couleur jaune orangé.
Tous les potirons se reproduisent par semis. Les graines aplaties, sont plus ou moins grandes selon les variétés. On en compte 3 à 10 au gramme. La levée est complète après 9 jours. D’origine tropicale, le potiron exige de la chaleur artificielle s’il est semé avant mai. Avec les gelées, les tiges et les fruits se désorganisent. Les terres légères de jardin sont aptes à cette culture mais en général, avant de planter, creusez des poquets que vous remplirez de terreau ou de compost siliceux. Les semis sur couche tiède en avril avec repiquage sous châssis froid et plantation en fin mai sont les plus employés pour la production de fruits précoces. Arrosez régulièrement car cette plante nécessite beaucoup d’eau. Il s’écoule 6 mois entre le semis et la récolte. Les potirons se récoltent à complète maturité et se consomment cuits. Ils peuvent se conserver sans difficulté de six mois à un an dans un endroit frais et sec.
L’intérêt nutritionnel et diététique
Peu de calories et des fibres contre la paresse intestinale
La pulpe du potiron se caractérise par une teneur en eau élevée : plus de 92 % ! Ce sont les fibres qui lui donnent sa consistance, et sa texture caractéristique, plus ou moins fine selon les variétés. Ces fibres sont moyennement abondantes (1,3 g aux 100 g), et constituées pour l’essentiel de cellulose et d’hémicelluloses. On y trouve aussi de petites quantités de pectines et de protopectines, ainsi que des traces de lignine. Les fibres du potiron sont particulièrement efficaces pour favoriser le bon fonctionnement des intestins. Ces fibres sont en général consommées broyées (le potiron est habituellement préparé sous forme de potage ou de purée), et donc très bien tolérées. L’action stimulante des fibres est accentuée par la présence de mannitol, un glucide complexe aux vertus légèrement laxatives. La consommation de potiron permet ainsi de lutter très naturellement contre une tendance à la constipation.
Le potiron est un légume faiblement calorique : il fournit 20 kcal (soit 84 kJ) aux 100 g, à peine plus que l’endive ou la laitue. En effet, il renferme peu de substances énergétiques. Les glucides dépassent à peine 4 g aux 100 g : il s’agit en parties égales de glucose, de fructose, et d’un mélange de saccharose et de polyosides (mannitol et xylitol notamment). Les protides n’atteignent pas 1 g aux 100 g, et les lipides ne sont présents qu’à l’état de traces, comme dans la plupart des végétaux frais.
Une bonne densité en minéraux et oligoéléments
Le potiron fait partie des légumes bien pourvus en minéraux et oligoéléments : l’apport global s’élève à plus de 750 mg aux 100 g, dont près de la moitié est constituée par du potassium. Le taux de sodium est particulièrement bas (moins de 2 mg aux 100 g), ce qui rend ce légume précieux dans les régimes désodés stricts. L’apport de magnésium (10 mg) et de calcium (27 mg) n’est pas négligeable, de même que celui de fer (0,6 mg). On a par ailleurs identifié dans le potiron beaucoup d’oligo-éléments (soufre, zinc, cuivre, manganèse, iode, bore, etc.) qui interviennent dans de nombreux métabolismes cellulaires.
Il s’agit donc d’un aliment dont la densité minérale est élevée : pour 100 kcal qu’apporte le potiron, on reçoit par exemple simultanément 50 mg de magnésium, 135 mg de calcium, 3 mg de fer... A comparer avec le magnésium apporté pour 100 Kcal de chocolat : 20 mg ; le calcium apporté pour 100 kcal de fromage blanc : 96 mg ; ou le fer pour 100 kcal de lentilles : 2,4 mg... Le potiron est donc bien placé pour contribuer efficacement au bon équilibre minéral de l’alimentation, surtout si on doit en contrôler le total énergétique.
L’action protectrice de la provitamine A
En ce qui concerne les vitamines, il faut noter en premier lieu une teneur remarquablement élevée en provitamine A : 1,8 à 2 mg aux 100 g. Le potiron se situe ainsi parmi les légumes les plus riches en provitamine A, après la carotte, les épinards et le chou. Il faut noter que ce sont les potirons les plus intensément colorés qui renferment un maximum de provitamine A (ou carotène). Le pigment jaune orangé plus ou moins rouge du potiron est en effet constitué pour plus de 80 % par du bêta carotène. Une portion de 200 g de potiron suffit pour couvrir la totalité du besoin journalier en provitamine A. Dans plusieurs études épidémiologiques, le potiron figure parmi les légumes dont la consommation régulière diminue le risque d’apparition de différents cancers (poumon, œsophage, intestins...). On attribue cet effet bénéfique à sa richesse en provitamine A, dotée de propriétés anti-oxydantes majeures. La provitamine A permet en effet de « piéger » l’oxygène des radicaux libres qui se forment lors du renouvellement et du vieillissement des cellules, et de réduire ainsi les altérations cellulaires dans l’organisme.
Un taux élevé de provitamine A dans l’alimentation est également corrélé avec des capacités immunitaires accrues, et un moindre taux d’ athérosclérose.
Les autres vitamines sont harmonieusement réparties, avec un large échantillonnage de vitamines du groupe B pratiquement toutes présentes. La vitamine C (bien protégée par l’écorce épaisse du potiron) est présente au taux moyen de 7 mg aux 100 g. On relève aussi des traces de vitamine E.
Une saison... |